L’esprit vieille

La vieillesse est politique : investie de représentations, identifiée comme un marché juteux, prise en charge par des institutions, objet de discours présidentiels lénifiants pendant la crise sanitaire. D’où l’envie de s’en saisir comme d’une chance de métamorphose, un « bel âge pour la révolte » (J. Rennes), ou plus simplement comme une trêve, une saison hors de portée des oppressions domestiques, un « Printemps des veuves » comme aubaine. Construire le dossier pendant la pandémie, ça voulait dire se décaler un brin pour mieux y voir, assurer l’aller-retour de elleux à nous, de l’intime au politique, du féminisme à l’âgisme.